Mésentente sur une saillie du boulevard de l’Entente

La dernière assemblée de 2023 du conseil de quartier de Saint-Sacrement a mis en lumière des préoccupations concernant la saillie de trottoir du boulevard de l'Entente. Le conseil d'administration s'interroge sur le manque d'actions prises par la Ville, alors que des véhicules ont été endommagés.

Mésentente sur une saillie du boulevard de l’Entente | 14 décembre 2023 | Article par Simon Bélanger

La nouvelle saillie de trottoir est située près du local de Loisirs Saint-Sacrement.

Crédit photo: Simon Bélanger - Monmontcalm

La dernière assemblée de 2023 du conseil de quartier de Saint-Sacrement a mis en lumière des préoccupations concernant la saillie de trottoir du boulevard de l’Entente. Le conseil d’administration s’interroge sur le manque d’actions prises par la Ville, alors que des véhicules ont été endommagés.

Mardi soir dernier, le conseil de quartier de Saint-Sacrement adoptait une résolution demandant à la Ville de Québec de poser plusieurs actions, suite à l’installation d’une nouvelle saillie de trottoir. Celle-ci se trouve tout juste face au bâtiment de Loisirs Saint-Sacrement.

Lors de l’assemblée de novembre, Bertrand Gemme, président du conseil de quartier, exprimait ses préoccupations face à ce nouvel aménagement. En effet, au moins une personne lui avait indiqué l’avoir percuté.

«Je ne suis pas contre [la saillie]. Mais c’est seulement que, quand il y a un rétrécissement de la voie, il faudrait le mentionner d’avance. Ça prend quelque chose. […] Il y a une personne qui a ramassé ses deux roues sur le côté droit en s’en allant chez eux le soir, après avoir travaillé toute la nuit», avait-il notamment déclaré lors de la rencontre du 14 novembre.

Tout aurait «dégénéré» le 30 novembre, selon M. Gemme. À ce moment, quelques véhicules auraient subi des dommages après être entrés en collision avec la saillie, que les conducteurs n’avaient pas vu. Le 2 décembre, Radio-Canada publiait un reportage sur le sujet. Un automobiliste y rapportait avoir déboursé 6000$ de réparations au garage.

Plus tard dans la soirée, des bollards auraient été installés.

La présence de neige aurait aussi caché le marquage au sol.

«Pas concevable» et «incohérent»

Lors de la rencontre du 14 novembre, Marie Lagier, chef d’équipe en consultations publiques, invitait les citoyens et les membres du conseil à signaler cette situation au 311. Elle ajoute qu’il n’y a pas eu de requête envoyée avant le 30 novembre.

«Je ne veux pas mettre la faute, mais c’est une responsabilité commune. On doit tous faire le 311. Moi, comme citoyenne, je le fais. Vous, comme membres du conseil de quartier, vous pouvez le faire aussi, même si ce n’est pas vous qui l’avez constaté. […] C’est réglé beaucoup plus rapidement que d’attendre le mois suivant au conseil de quartier et de faire une résolution», souligne Mme Lagier.

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De son côté, Isabelle Blackburn, administratrice du conseil de quartier, s’interroge sur les raisons pour lesquelles il aurait fallu faire le 311. Pour elle, le message passé en novembre aurait dû être suffisant.

« Pourquoi il faut absolument que le 311 reçoive l’appel pour gérer le problème? Je trouve ça incohérent un petit peu. Le 14 novembre, on en a parlé, c’était dangereux. […] On en a parlé deux semaines avant [le 30 novembre]. Pourquoi on n’a pas agi avant ? », s’interroge Mme Blackburn.

Cette préoccupation est également partagée par le président du conseil de quartier de Saint-Sacrement.

« Ce n’est pas concevable qu’entre le 14 et le 30, il n’y a eu aucune action qui a été prise. Lorsqu’on dit aux citoyens “venez au conseil de quartier, la conseillère est là” et que ça a pris sept accidents en un soir pour qu’on décide de mettre deux bollards. […] Le deux semaines de délai, il y a comme un vide qui est inconcevable », déplore Bertrand Gemme.

« Interlocuteur privilégié »

M. Gemme ajoute que cette situation s’additionne à d’autres survenues dans les derniers mois. Il précise que le conseil de quartier n’aurait pas été sollicité en amont de prises de décision importantes pour le quartier Saint-Sacrement.

Il cite par exemple le corridor vélo cyclable du chemin Sainte-Foy. Bertrand Gemme affirme ne pas avoir été consulté avant le dévoilement du projet.

« On trouve ça normal d’être consultés. On est un interlocuteur privilégié de la Ville en matière de consultations. On ne se sent pas toujours privilégiés », se désole M. Gemme.

Lynda Fortin et Isabelle Blackburn, deux administratrices, ont aussi profité de la soirée pour exprimer leurs difficultés à bien comprendre leur rôle et celui du conseil de quartier. Elles souhaitent donc qu’une présentation détaillée puisse être faite prochainement.

Suivi de la ville

En réponse, la conseillère municipale de Montcalm-Saint-Sacrement, Catherine Vallières-Roland, indique vouloir travailler pour que les membres du conseil d’administration «se sentent utiles».

À propos de la saillie, Mme Vallières-Roland ajoute que les discussions qui ont lieu au conseil de quartier ont eu des résultats. Elle souligne que de la signalisation est désormais installée.

« Je fais des interventions auprès de l’administration, ce qui a mené à l’ajout de signalisation sur la route. […] Je dirais que c’est un ensemble d’actions qui font que la Ville intervient », affirme-t-elle.

Mme Vallières-Roland ajoute que « plus il y a de citoyens qui vivent une problématique, plus ça va justifier des actions de la Ville ».

De son côté, un porte-parole de la Ville de Québec explique que l’installation d’une saillie «ne nécessite habituellement pas la mise en place d’un repère visuel pour signaliser la présence de la saillie, car des véhicules sont stationnés de part et d’autre de celle-ci ».

« Dans le cas du boulevard de l’Entente, la visibilité de la saillie située sur le côté sud de la rue ne soulève pas d’enjeu, car des véhicules sont toujours stationnés en amont de celle-ci. Nous avons toutefois constaté que la visibilité de la saillie située sur le côté nord pouvait être déficiente lorsque la chaussée est couverte de neige et qu’aucun véhicule n’est stationné en amont de celle-ci », précise Jean-Pascal Lavoie.

M. Lavoie ajoute que des repères visuels ont été installés au cours des derniers jours sur les deux saillies.

Cet article bénéficie du soutien de l’Initiative de journalisme local, financée par le Gouvernement du Canada.

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