Peinture, désir, féminisme… on pourrait presque croire à une version théâtrale de Portrait de la jeune fille en feu, or il n’en est rien. L’œil, écrit et mis en scène par Rosalie Cournoyer, ne raconte pas une histoire d’amour.
L’œil : Un espace sans la honte
Peinture, désir, féminisme… on pourrait presque croire à une version théâtrale de Portrait de la jeune fille en feu, or il n’en est rien. L’œil, écrit et mis en scène par Rosalie Cournoyer, ne raconte pas une histoire d’amour.
La compagnie Vénus à vélo nous convie plutôt à une prise de parole, une prise de conscience… « un espace sans la honte ». Alors que les deux protagonistes de la pièce, Camille et Sophia, se retrouveront à nu devant le public – au propre comme au figuré –, Cournoyer nous invite dans le programme à ne pas détourner le regard, et même à « regarder notre regard ».
Dès l’entrée en salle, on est charmé par le décor sobre mais détaillé de Marilou Bois et Marianne Lebel, matérialisant un atelier de peinture. Puis, transcendant le noir qui se fait sur la scène, apparaît un corps nu, un modèle vivant. Ce modèle, c’est Sophia, qui aura la visite surprise de Camille, fille du peintre et historienne de l’art. De cette rencontre fortuite naîtrons plusieurs confrontations, notamment autour de la définition d’artiste, mais aussi plusieurs confidences.
Au cœur de l’œuvre, la notion de désir : peut-on peindre un corps de femme sans le désirer? Peut-on pardonner le refus du désir tout comme la pulsion violente? Reprendre le contrôle de son corps lorsqu’on en est l’objet? De grandes questions offertes avec justesse et nuance autant par le texte que par le jeu de Maureen Roberge et de Marie-Ève Lussier Gariépy, adeptes du modèle vivant dans la vraie vie et très convaincantes dans leurs rôles de jeunes femmes aux personnalités et aux parcours diamétralement opposés.
L’œil parvient à trouver cet équilibre si difficile à atteindre entre intelligence et sensibilité, entre la tête et le cœur, entre Camille et Sophia.
La production est présentée à Premier Acte jusqu’au 25 février 2023. Ne manquez pas ça.
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Pour en savoir plus ...
870, avenue de Salaberry, Québec (Québec), G1R 2T9
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