Phèdre! ou la passion du théâtre

Tout est dans le point d’admiration, comme on l’appelait au temps de Racine : l’enthousiasme pour l’art de la scène, pour les classiques (au sens de théâtre classique français du XVII^e siècle), pour ce que la langue française a de sublime.

À l’affiche dans le cadre du Carrefour international de théâtre, espace de création et grande fête des arts de la scène contemporains, Phèdre! fait le pont entre l’ancien et le moderne, et montre ce monument de la littérature sans toutefois prétendre à le décaper, à l’actualiser ou à le réinventer.

Sous le prétexte de présenter Phèdre! – une comédie contemporaine où un orateur passionné censé parler de Phèdre, la tragédie de Jean Racine, se prend à raconter la pièce en entier, incarnant tour à tour les personnages et déclamant plusieurs passages –, Romain Daroles… se prend à raconter la pièce en entier, incarnant chacun des personnages et récitant plusieurs passages.

Pris au jeu; épris de littérature

Qu’on se rappelle ou non la règle des trois unités, les vers dodécasyllabes et tout un pan de la mythologie grecque, on se laisse joyeusement entraîner dans cette présentation hyperdépouillée mais ô combien vivante, parsemée de clins d’œil comiques à la chanson française et à la culture populaire.

Alors qu’il souligne le génie de tel ou tel vers, l’orateur donne lui-même dans l’alexandrin, et ses propres effets de style, loin de passer inaperçus, ajoutent à cet hommage. Il faut préciser qu’à l’instar de la fille de Minos et de Pasiphaé, Romain Daroles est en fait soumis à la volonté de son auteur – François Gremaud.

Comme le plus passionné des enseignants de littérature française, l’interprète donne envie de se replonger dans les classiques, d’apprécier toute l’orfèvrerie de cette œuvre phare.

Phèdre! est à nouveau présentée au Périscope les samedi 27, dimanche 28 et lundi 29 mai.

Lire aussi :

Rassemblement festif pour les 30 ans du Conseil québécois du patrimoine vivant