Piste cyclable du chemin Sainte-Foy : qu’en pensent les gens de Montcalm

La nouvelle piste cyclable du chemin Sainte-Foy ne laisse personne indifférent. Plusieurs lui témoignent leur amour, d’autres s’inquiètent de la sécurité routière, des retards d’autobus, entre autres, de « la confusion qui s’est créée » aussi. Beaucoup se posent des questions, de toutes sortes.

C’est ce qui ressort d’une discussion citoyenne tenue, mardi soir, dans le cadre du Conseil de quartier de Montcalm.

Oui et plus encore

Des gens l’apprécient déjà énormément et en veulent plus.

« Moi je suis super contente et j’ai hâte que ça s’agrandisse », lance une cycliste emballée par le projet.

Un étudiant l’utilise pour aller à l’université, comme bien d’autres de ses camarades, observe-t-il.

Une employée du Cégep Sainte-Foy l’emprunte également pour se rendre au travail.

« Ça me détend davantage maintenant qu’on a cette voie-là, dit-elle. Aussi, lorsque je passe devant l’école Anne-Hébert, je me dis que j’aurais aimé qu’il y ait ça quand j’étais petite fille. »

Appel à la vigilance

Un grand-père dont la petite fille fréquente l’école Anne-Hébert amène un son de cloche complètement différent. L’homme s’inquiète de la sécurité des élèves en voyant les cyclistes « du Tour de France » dévaler à toute vitesse sur le chemin Sainte-Foy. « Les vélos rentrent en tit-péché », rapporte ce dernier.

« Souvent, j’ai observé la brigadière scolaire quasiment se battre avec les cyclistes parce qu’ils n’arrêtent pas. Les enfants passent proches de se faire frapper », prétend-t-il.

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« Il faut penser aux enfants, c’est une école primaire, ce n’est pas un cégep ou une école secondaire. C’est très important pour moi, pour les cyclistes aussi de faire bien attention aux piétons, aux enfant surtout. »

Un cycliste urbain de longue date amène une perspective toute autre, fort positive.

« Cette piste cyclable-là, ça a comme complètement révolutionné la sécurité par rapport au parcours. C’est génial pour les gens qui commencent à faire du vélo, de manière plus utilitaire », considère-t-il.

Une dame raconte pour sa part qu’une voiture l’a presque frappée en faisant une manoeuvre interdite, un virage dangereux à gauche.

« Il y a peut-être de la sensibilisation à faire auprès des chauffeurs », pense-t-elle.

Impact sur le transport en commun

En plus de la sécurité des écoliers, le même citoyen préoccupé soulève les désagréments relatifs aux trajets du RTC.

« L’horaire des autobus n’est plus respecté. Ça, c’est certain », assure-t-il.

« En fin de compte, il y a un problème. La personne qui prend 15-20 minutes de plus à arriver au bureau, son boss, il n’aimera pas ça. Ça va tu toujours ben finir l’autobus pognée dans la piste cyclable (sic). »

Connaissance du code de la sécurité routière

Feu piéton, feu vélo, comment ça fonctionne? Qui a priorité et quand? Que veut dire la peinture verte? Les règles et la signalisation ne sont pas bien connues dans la population.

L’enjeu de la cohabitation entre les divers usagers de la route est récurrent, selon la conseillère Mélissa Coulombe-Leduc, des campagnes de sensibilisation et d’information s’imposent.

« Avec l’ensemble des usagers de la voie publique, je pense qu’il y aurait un tour de roue à donner là-dessus », estime l’élue municipale.

Poursuite du projet

Ah oui, l’étudiant-cycliste-universitaire veut connaître la suite du développement de ce tronçon cyclable.

La prochaine phase prévoit-elle de continuer la piste vers l’est ou l’ouest?

« En ce moment, les équipes sont en post-mortem cet automne. On verra pour l’année prochaine », indique Mme Coulombe-Leduc.

« Il y a des améliorations à faire aussi quant aux aménagements actuels. Ce n’est pas parfait, notamment la gestion de la 807 qui vient dans la piste cyclable. Il y a une sécurisation à faire là. L’objectif ultime, c’est de relier l’université à la place D’Youville », rappelle-t-elle.

Avec les travaux en cours entre l’avenue De Salaberry et le IGA, il était impossible cette année pour la Ville de penser étendre le lien cyclable sur cette portion. La configuration du chemin Sainte-Foy dans ce secteur n’apparaît cependant pas comme un obstable à un tel prolongement.

La complexité est vraiment d’intégrer une piste cyclable dans l’étroitesse de la rue Saint-Jean.

« Est-ce que ça serait assez, je vais dire entre guillemets, simple de l’amener jusqu’à Salaberry, je pense que oui, avance la conseillère de Cap-aux-Diamants. La difficulté vient après, compte tenu de la largeur dont on dispose, avec la présence d’une caserne de pompiers aussi. »

Dialogue citoyen

Tout compte fait, le Conseil de quartier Montcalm parvient à son objectif avec ce point spécial à l’ordre du jour.

Les gens ont pu « raconter leur expérience et exprimer leur ressentis, qu’ils soient piétons, cyclistes ou automobilistes », comme l’a expliqué au départ le président Jonathan Tedeschi. Les commentaires reçus ont été pris en note.

Une citoyenne a d’ailleurs raconté une anecdote concernant les élèves de l’école Saint-Sacrement, qui ont choisi d’apporter le sujet de la piste cyclable du chemin Sainte-Foy lors d’une récente visite interactive du parlement de l’Assemblée nationale.

« Les enfants sont contents de ce projet, ils le connaissent », souligne-t-elle.

Cet article bénéficie du soutien de l’Initiative de journalisme local, financée par le Gouvernement du Canada.

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