Voir la nuit: voir l’art autrement

L’exposition Voir la nuit, présentée au Musée national des beaux-arts (MNBAQ), permet une incursion dans le monde de l’art d’une manière différente, plus sensorielle qu’intellectuelle. Les émotions y sont davantage sollicitées. On y admire des œuvres des collections du MNBAQ, mais aussi du Musée de la civilisation, qui illustrent ou gravitent autour du thème de la nuit.

Constituée de plus de soixante œuvres de la collection du MNBAQ, de l’art ancien à l’art actuel, et d’une quinzaine d’œuvres de la collection du Musée de la civilisation, l’exposition réunit une sélection de dessins, d’estampes, de peintures, de photographies, de sculptures, de vidéo ainsi que différents objets intrigants.

On peut y admirer le travail de 45 artistes, qu’on ne nommera pas afin de ne pas gâcher votre plaisir.

Marie-Renée Bourget Harvey, notamment connue pour son boulot au théâtre, assure la scénographie de Voir la nuit.

Une expérience différente au MBAQ

Voir la nuit propose une expérience différente au public. Lorsqu’on pénètre dans la salle d’exposition, on est plongé dans la quasi-pénombre. Les murs sont sombres. On est loin des écrins blancs habituels des autres salles d’expo!

Les œuvres ne comportent aucune description. Ces renseignements ne seront regroupés et affichés qu’à la toute fin de l’exposition. On doit donc faire appel à son cœur, plutôt qu’à sa tête pour admirer les œuvres.

Le directeur général du Musée Jean-Luc Murray la qualifie par ailleurs de « belle et sensible » et différente de ce qui se fait habituellement dans son institution.

« Souvent, au musée, on a tendance à vouloir donner beaucoup d’information aux visiteurs. On présente des vues de salle. On donne des listes d’œuvres. On donne des images, beaucoup, des œuvres qui seront présentées en salle. Là, on voulait à tout prix éviter de donner autant d’information pour permettre à nos visiteurs de faire appel à leurs émotions… D’entrer dans une salle et d’être ému, étonné », explique la commissaire Maude Lévesque, en entrevue.

Sentiments humains

Nuit intime, nuit urbaine, nuit étoilée…. Voilà des univers dans lesquels nous plonge cette exposition qui se veut avant tout une expérience sensorielle. Celle-ci place les œuvres au cœur d’une atmosphère enveloppante et intime, dans laquelle les visiteurs seront guidés par leurs sens et leurs émotions, leurs souvenirs, voire même l’introspection.

Le MNBAQ souhaite de plus faire appel à « l’intuition » du public:

« Le visiteur a souvent tendance à prendre le contenu, le cartel (NDLR: plaque fixée près de l’œuvre), un peu comme une béquille. Si on enlève ces informations factuelles-là et ce qui reste, c’est une rencontre avec l’œuvre… Qu’est-ce qui se passe?  Est-ce qu’on peut concevoir une exposition qui va permettre à l’art de s’exprimer par lui-même et aux visiteurs de tisser des liens personnels avec les œuvres?», conclut Mme Lévesque.

Voir la nuit est à l’affiche au pavillon Pierre Lassonde du Musée national des beaux-arts (MNBAQ) jusqu’au 17 mars 2024. On peut consulter le site web de l’institution pour en savoir davantage.