10 ans pour la Librairie du Quartier

La Librairie du Quartier, située sur l’avenue Cartier dans Montcalm, fêtait cet été son dixième anniversaire. Bien implantée dans le quartier, on y retrouve une grande variété d’ouvrages soigneusement sélectionnés pour répondre au mieu aux besoins de la clientèle.

Christophe Gagnon-Lavoie, copropriétaire, évolue dans le milieu du livre depuis déjà plusieurs années. D’abord employé dans des librairies d’occasion, il intègre le marché du livre neuf et décide, en 2014, d’ouvrir, avec un autre associé, son propre commerce dans le local de la librairie où il travaillait et qui venait tout juste de fermer.

Du changement dans le milieu du livre à Québec

Ce dernier explique qu’à ce moment, plusieurs librairies de Québec ferment leurs portes dans un court laps de temps : « Ça a été une espèce d’hécatombe ».  Ces fermetures successives ont toutefois, de façon un peu paradoxale, permis d’établir un milieu du livre plus sain, avec un territoire mieux découpé où personne ne se marche sur les pieds, confie-t-il.

« C’était une nouvelle librairie il y a 10 ans, mais on avait déjà une clientèle qu’on connaissait », se souvient Christophe.

Au fil des ans, la Librairie du Quartier connaît une progression constante et voit s’établir une clientèle fidèle.« C’est vraiment une librairie de quartier, il y a des gens qu’on voit chaque jour », note Christophe. En effet, la superficie limitée du local et la petite équipe de libraires, qui n’a presque pas changé depuis 10 ans, donne à l’endroit un caractère communautaire. Il est demeuré important pour l’équipe que le commerce reste à échelle humaine au fil de son évolution.

Le contrainte d’espace force la Librairie du Quartier à porter une attention particulière à la sélection des livres vendus sur place. Contrairement aux librairies à plus grande surface qui peuvent se permettre de commander une très grande quantité de livres, les libraires de la Librairie du Quartier doivent rigoureusement choisir les ouvrages qu’ils jugent intéressants et qui sont susceptibles de plaire à leur clientèle.

« Nous, vu le manque d’espace, tout est sélectionné. Si un livre rentre dans la librairie, c’est qu’on a décidé qu’on le voulait, explique Christophe. On finit par savoir que tel livre va intéresser certains clients ».

En février 2024, la librairie a fait l’acquisition du bâtiment dans lequel elle est installée depuis 10 ans.  Il s’agit, pour le propriétaire, d’une façon d’assurer une certaine pérennité au commerce.

Ancrée dans sa communauté

Peu après l’ouverture de la librairie, Maud Lemieux et Gabrielle Barbeau Bergeron, toutes deux employées depuis l’ouverture du commerce, ont eu envie de lancer un cercle de lecture et d’inviter les personnes intéressées à lire et à discuter d’un livre différent chaque mois.

Maud explique qu’au départ, l’idée était de créer un espace où il serait possible de poursuivre les discussions qu’elle avait avec les clients à la librairie. Rapidement, l’initiative a créé un engouement fort au sein de la clientèle.  « Certains sont là depuis le tout début », explique la libraire, qui coanime les discussions.

Elle constate une belle collégialité entre les participants. Chaque séance regroupe entre 15 et 20 personnes qui, au fil du temps, ont appris à se connaître et ont tissé des liens solides. Les livres proposés par les organisatrices sont très variés, allant de la poésie au roman québécois, en passant par certains grands classiques. Victime de son succès, le cercle de lecture affiche complet pour l’automne à venir.

Le livre est mort, vive le livre !

Aux yeux de Christophe, le milieu du livre se porte bien. Certes, les habitudes de lecture changent au fil des ans, mais la mort du livre que certains présageaient avec l’arrivée des nouvelles technologies n’est pas chose faite. Même que l’avènement d’outils technologiques stimule le milieu en permettant aux gens de rester à l’affût des sorties des livres qu’ils iront se procurer en librairie. Il mentionne également trouver le milieu de l’édition plus dynamique qu’auparavant.

« Beaucoup de jeunes maisons d’édition sont apparues dans le milieu et ont donné un petit coup de fouet à celles déjà bien établies.  L’arrivée de nouveaux joueurs a forcé les autres à se repositionner », explique-t-il.

J’achète un livre québécois

Le 12 août prochain aura lieu la dixième édition de la  journée J’achète un livre québécois. Lancée de façon spontanée par deux auteurs, Amélie Dubé et Patrice Cazeault, via les réseaux sociaux en 2014, cette initiative, devenue aujourd’hui une tradition, représente pour la Librairie du Quartier un des moments forts de l’année.

« Le 12 août, on fait des plus grosses ventes qu’à Noël et ça marche toujours de mieux en mieux chaque année », évoque Christophe.

Pour l’occasion, Mélissa Verreault, qui a fait paraître La nébuleuse de la tarentule en février dernier, ainsi que l’autrice jeunesse Maude Alexandre, qui signe Enquête de peur : le fantôme bleu, deviendront libraire d’un jour. La librairie proposera aussi des séances de dédicace au cours desquelles les écrivaines discuteront avec les clients de leurs coups de cœur littéraires.

Des activités se tiendront au fil de l’année pour souligner l’anniversaire de la librairie. Plus de détails se retrouveront sur la page Facebook de la Librairie du Quartier.