L'administration de Bruno Marchand débute bientôt la dernière année de son mandat, avant de replonger en campagne électorale à l'automne 2025. Pour Mélissa Coulombe-Leduc et Catherine Vallières-Roland, l'année 2024 a été celle qui a servi à consolider des projets entamés depuis l'arrivée de Québec forte et fière à l'hôtel de ville.
2024, une année pour consolider des projets pour Catherine Vallières-Roland et Mélissa Coulombe-Leduc
L’administration de Bruno Marchand débute bientôt la dernière année de son mandat, avant de replonger en campagne électorale à l’automne 2025. Pour Mélissa Coulombe-Leduc et Catherine Vallières-Roland, l’année 2024 a été celle qui a servi à consolider des projets entamés depuis l’arrivée de Québec forte et fière à l’hôtel de ville.
Alors que les arbres perdent tranquillement leurs feuilles, que les températures baissent et que l’on recule peut-être l’heure pour une dernière fois au Québec, c’est déjà le temps pour nos élus de faire le bilan de leur année. Dans les prochaines semaines, nous irons à la rencontre des personnes qui représentent nos quartiers à l’hôtel de ville de Québec, à l’Assemblée nationale et à la Chambre des communes.
Nous débutons aujourd’hui par les conseillères municipales Mélissa Coulombe-Leduc et Catherine Vallières-Roland, qui représentent respectivement les districts de Cap-aux-Diamants et de Montcalm – Saint-Sacrement.
Des projets qui se concrétisent
Pour les deux conseillères municipales, la dernière année a été l’occasion pour faire franchir des étapes importantes à des projets qui furent au cœur de leurs engagements en 2021.
«On a une maîtrise de nos dossiers et on commence à voir, très concrètement, le fruit du travail de nos trois premières années», explique Mélissa Coulombe-Leduc.
Église Saint-Jean-Baptiste
D’entrée de jeu, Mélissa Coulombe-Leduc mentionne le rachat par la Ville de Québec de l’église Saint-Jean-Baptiste, fermée depuis 2015. Le projet a été au cœur de différents rebondissements, alors que l’église copte orthodoxe avait aussi des visées sur le bâtiment. Mais finalement, la Ville de Québec en a fait l’acquisition en septembre dernier, au coût de 175 000$.
«C’était attendu depuis plus de 10 ans. Dans Saint-Jean-Baptiste, c’est un cœur de quartier. Il n’y a plus d’espace de rassemblement sur le plan communautaire. Donc ça, je suis très très fière qu’on ait fait cette acquisition-là», ajoute la conseillère de Cap-aux-Diamants.
Un rapport de préfaisabilité du projet a établi une triple vocation au bâtiment. Le sous-sol se concentrerait davantage sur l’aspect communautaire, tandis qu’une vocation culturelle et touristique pourrait être développée dans la nef et les mezzanines.
Un plan d’affaires complet et final devrait voir le jour d’ici les Fêtes. La Ville souhaite aussi commencer à occuper l’église de façon temporaire, même avant de lancer des travaux.
«Il n’y a rien de pire pour un bâtiment patrimonial que d’être abandonné et de ne pas être occupé. On veut faire de l’occupation temporaire dès 2025 dans l’église. Ça va être le prochain grand défi en patrimoine. […] Maintenant, on doit parler d’occupation temporaire. Ce n’est pas quelque chose avec laquelle on est habitué au Québec, alors qu’en Europe, c’est quelque chose qui est très avancé», mentionne Mélissa Coulombe-Leduc.
Elle ajoute que les règles peuvent parfois être rigides au Québec, notamment au niveau du Code du bâtiment.
Ramener des résidents dans le Vieux-Québec
Du côté du Vieux-Québec, Mme Coulombe-Leduc soutient qu’un des accomplissements principaux de l’administration Marchand se reflète dans la stratégie de rachat d’immeubles, «pour que concrètement, la Ville prenne les moyens de ramener 500 résidents».
«Ça fait longtemps qu’on parle des fameux 500 résidents [à ramener] dans le Vieux-Québec. Mais jusqu’à il y a à peu près un an et demi, deux ans, on faisait juste le dire, on ne le faisait pas. On attendait que ça se fasse. Mais là, en devenant nous-mêmes des propriétaires, pour nous permettre de venir dicter la façon dont on veut que le développement se fasse, ça nous donne des moyens d’atteindre concrètement cet objectif-là», soutient Mélissa Coulombe-Leduc.
Parmi ces bâtiments ou terrains acquis, elle mentionne notamment l’îlot Saint-Louis-de-Gonzague (qui comprend le Foyer Nazareth et l’ancienne école Saint-Louis-de-Gonzague), l’îlot Saint-Vincent-de-Paul (à cheval entre Saint-Jean-Baptiste et le Vieux-Québec), le pavillon Collins (ancien Carlton-Auger) et le 1075-1085, rue Saint-Jean (qui accueillait auparavant la boutique ARTEQ).
Redynamisation du chemin Sainte-Foy
De son côté, Catherine Vallières-Roland est particulièrement fière du programme de redynamisation de diverses artères commerciales de la Ville de Québec, qui touche notamment le chemin Sainte-Foy.
«Pour moi, ce qui est une grande fierté, c’est que ce projet-là de redynamisation de l’artère, il est porté par des partenaires, par les gens du milieu. Donc, l‘Association des gens d’affaires du quartier Saint-Sacrement est venue s’inscrire dans la programmation du festival de jazz en juin, avec la tenue d’une soirée de spectacles. Le conseil de quartier aussi est venu offrir des activités dans le cadre du Carnaval, dans le cadre aussi de la Fête nationale… Donc, les efforts que la Ville a déployés au tout début, dorénavant, ils sont investis et portés par la communauté, par le milieu», détaille la conseillère de Montcalm – Saint-Sacrement.
Pour elle, cette prise en main par les acteurs du milieu est une «condition de succès» pour que cette artère continue d’être dynamique à plus long terme.
Piste cyclable du chemin Sainte-Foy
Sur cette même artère, Mme Vallières-Roland voit comme une réussite l’établissement, en 2023, de la piste cyclable sur le chemin Sainte-Foy, qui a fait l’objet de quelques ajustements en 2024. L’élue précise que celle-ci est établie dans un des secteurs les plus accidentogènes de la ville.
«On voulait à la fois venir augmenter le nombre de piétons, en sécurisant la voie cyclable, et permettre un plus grand nombre de déplacements à vélo. Les chiffres d’ailleurs sont éloquents, parce que cet été, on a observé des pointes de plus de 3 000 déplacements à vélo par jour. […] On est venu bonifier la piste cyclable à partir des commentaires que nous ont fait à la fois les citoyens et les commerçants», ajoute Catherine Vallières-Roland.
Parmi ces bonifications, elle cite entre autres la modification de la signalisation pour des espaces de stationnement, l’ajout de marquages au sol, l’ajout de supports à vélo et la modification de la synchronisation des feux de circulation.
Elle affirme que la Ville a établi un «lien individuel avec les commerçants, pour avoir une idée plus précise de leur situation financière et pour avoir des actions un peu plus ciblées». Mme Vallières-Roland précise que l’analyse des données financières, avec Moneris, montrait «un impact limité» pour les entreprises du chemin Sainte-Foy.
«C’est sûr que ça va prendre quelques années pour attirer aussi une clientèle qui est locale», ajoute Mme Vallières-Roland.
Par ailleurs, lors de la présentation du bilan de l’implantation du lien cyclable en décembre 2023, la Ville de Québec annonçait qu’un compteur permanent serait installé sur le chemin Sainte-Foy, à l’intersection de l’avenue Marguerite-Bourgeoys, qui devait permettre d’avoir un portrait 365 jours par année.
Pas de nouveau compteur
Mentionnant des enjeux techniques et des problèmes aux douanes, Mme Vallières-Roland confirme que ce projet n’ira plus de l’avant.
«On a mis ça de côté pour se concentrer sur nos techniques habituelles de comptage, avec la prise d’images, qui sont analysées par les employés de la ville et à partir desquelles on peut ensuite faire des extrapolations et établir des données.», précise-t-elle.
D’autres types de compteurs existent aussi, avec une bande de caoutchouc noir au sol, qui permettent de compter divers types de véhicules, de la voiture au vélo.
Catherine Vallières-Roland mentionne que des efforts ont été mis (et continueront de l’être) sur la sensibilisation, pour «s’assurer que les cyclistes ont des comportements sécuritaires et pour s’assurer que les gens qui circulent à pied, notamment les personnes âgées, se sentent en sécurité». Elle ajoute que les policiers ont aussi remis des constats d’infraction aux cyclistes et utilisateurs de trottinettes durant l’été.
Finalement, notons que la prolongation du lien cyclable vers l’est n’est pas encore à l’ordre du jour, malgré le désir avoué du maire de poursuivre jusqu’à Place d’Youville.
«Ça va nécessiter des acquisitions. À partir de Des Érables et à la Côte Sherbrooke, l’emprise diminue quand même au niveau de la rue. […] On sait que c’est un secteur qui a été refait en 2019, à partir de Cartier jusque vers Turnbull. Donc, ça va être plus complexe», ajoute Mélissa Coulombe-Leduc.
Transformation de la côte de la Pente-Douce
En plus des ajustements autour du lien cyclable sur le chemin Sainte-Foy, la Ville de Québec a aussi procédé à des travaux important autour de la côte de la Pente-Douce, qui marque le lien entre la basse-ville et la haute-ville. Un corridor VivaCité est connecté au nouveau qui a vu le jour sur la rue Marie-de-l’Incarnation, dans Saint-Sauveur.
«Les citoyens demandaient à la Ville depuis longtemps de procéder à des aménagements pour sécuriser la côte de la Pente-Douce, notamment le lien cyclable, mais aussi les trottoirs. Le sentiment d’insécurité était le plus élevé chez les piétons. À travers le sens unique sur Calixa-Lavallée et l’implantation d’un lien cyclable sur Belvédère et Calixa-Lavallée, c’est venu répondre à ce besoin-là», rappelle Catherine Vallières-Roland.
Celle-ci affirme même que la Ville n’a reçu aucune plainte en lien avec le retrait des cases de stationnement.
Rues piétonnes et apaisement de la circulation
La non-reconduction de l’avenue Cartier comme artère piétonne à l’été 2024 avait beaucoup fait réagir. Une bonne partie des commerçants sondés s’y opposaient, tandis que le conseil de quartier et plusieurs citoyens auraient souhaité que l’avenue Cartier soit de nouveau piétonne. En réalité, quelques événements ponctuels ont entraîné la fermeture de la rue à certains moments de l’été.
Mélissa Coulombe-Leduc assure que la réflexion est en cours quant à l’avenir de ces artères piétonnes.
«Il y a des discussions entre les équipes de la Ville et les regroupements de gens d’affaires et les SDC pour voir comment on peut faire évoluer le concept de rue piétonne», affirme la conseillère de Cap-aux-Diamants.
Un peu plus à l’est dans son district, un projet pilote de zones piétonnes et de mesures d’apaisement de la circulation en était à sa deuxième phase dans le Vieux-Québec l’été dernier.
Le projet touchait notamment cette année le sud de la rue Saint-Louis, qui incluait l’avenue Saint-Denis. Au lendemain de la fin de la zone piétonne, Mélissa Coulombe-Leduc recevait des appels et des courriels pour demander pourquoi la zone piétonne ne se poursuivait pas jusqu’à l’Action de Grâces.
«Je trouvais que ça a bien illustré le désir derrière l’implantation de ces zones d’apaisement de circulation. Les gens nous demandent “pourquoi vous faites ça dans des quartiers résidentiels?” C’est justement pour ça, pour ramener une certaine quiétude, moins de bruit, moins de circulation de transit, moins de touristes qui cherchent leur chemin ou qui se cherchent un stationnement et qui ne savent pas trop où ils s’en vont», illustre Mme Coulombe-Leduc.
Église du Très-Saint-Sacrement
La situation de l’église du Très-Saint-Sacrement, sur le chemin Sainte-Foy, n’est pas tout à fait la même que celle de l’église Saint-Jean-Baptiste, mentionnée plus haut. Toutefois, le dossier progresse quand même.
Un plan de préfaisabilité est en cours, chapeauté par Espace communautaire Saint-Sacrement, avec l’aide de l’organisme Entremise.
«Ce projet-là va venir déterminer des projets d’occupation temporaire et aussi une vocation à plus long terme», explique Catherine Vallières-Roland.
Cette réflexion s’effectue en parallèle des travaux d’urgence qui doivent être faits sur le bâtiment, surtout sur l’enveloppe extérieure et les clochers.
«Mon objectif, c’est qu’en 2025, les travaux puissent être réalisés, pour permettre la sécurisation du site et l’enlèvement des clôtures. Parce qu’avant toute chose, avant de trouver une vocation à l’intérieur de l’église, mon souhait serait d’animer le parvis», espère la conseillère de Montcalm – Saint-Sacrement.
Précisons que cette église est la propriété de la paroisse Saint-Pierre-Julien-Eymard. Le conseil de fabrique est donc en charge de faire les travaux.
Par ailleurs, le directeur général de la paroisse Marie-de-l’Incarnation, qui a chapeauté les travaux entourant le clocher de l’église de Saint-Sauveur, devrait venir donner un coup de main au conseil de fabrique.
Autres dossiers
Voici quelques autres dossiers en vrac abordés durant la rencontre avec Mélissa Coulombe-Leduc et Catherine Vallières-Roland.
Logements
Avec un taux d’inoccupation famélique de 0,9% dans les logements locatifs de Québec en 2023, la pression est forte pour construire du logement. Plus tôt lundi, le maire de Québec Bruno Marchand se réjouissait d’une année record pour 2024, avec la mise en chantier de 906 logements sociaux et abordables.
Des projets sont en cours de développement du côté de l’îlot Saint-Vincent-de-Paul, dans Saint-Jean-Baptiste, et sur le chemin Sainte-Foy, avec l’arrivée prochaine de logements étudiants de l’UTILE.
Mais plus globalement, avec la demande et l’objectif avoué d’offrir 80 000 nouveaux logements d’ici 2040, est-ce que la Ville se verra obligée de faire davantage de compromis sur la hauteur des bâtiments, comme elle pourrait avoir à le faire, si le projet de l’îlot Dorchester, dans Saint-Roch, va de l’avant ?
«La Ville a évolué quand même beaucoup depuis 2017. […] Je ne parle pas de l’îlot Dorchester nécessairement, mais des hauteurs qui nous semblaient inconcevables il y a 7-8 ans, on dirait que maintenant, les gens font “Ok, c’est correct”. Des fois, c’est des 6 étages dans des quartiers où il y a du 2 étages. Je n’ai pas la réponse à la question, mais je pense que c’est une question qu’on doit se poser collectivement», avoue Mélissa Coulombe-Leduc, aussi responsable du dossier de l’urbanisme au comité exécutif.
Elle précise que les défis de 2024 ne sont plus les mêmes que ceux de 2017, citant les crises du logement, de l’abordabilité et de l’itinérance.
Garderies
De son côté, Catherine Vallières-Roland s’occupe notamment des dossiers entourant les familles et la jeunesse. Celle qui annonce déjà vouloir être sur les rangs lors de la campagne de 2025 vante particulièrement ses réalisations entourant le développement de centres de la petite enfance (CPE), même s’il s’agit d’une compétence provinciale.
Elle précise quand même que certains leviers relèvent du municipal : accélération d’un changement de zonage, vente d’un terrain, aide à la recherche de locaux ou terrains vacants, modifications réglementaires, etc.
Un guichet unique a été mis en place pour coordonner les communications entre les CPE et la Ville, de même qu’une équipe tactique composée de la Ville, du ministère de la Famille et du Regroupement des CPE des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches.
«Le but de ça, c’est intervenir en amont, pour connaître les besoins des CPE qui ont obtenu des places à développer en garderie et de les soutenir au mieux pour qu’elles puissent les développer», détaille Mme Vallières-Roland.
Selon la conseillère, 75% des 1169 places créées ou en voie de l’être à Québec ont profité de l’aide de la municipalité.
À noter que les entrevues ont été réalisées avant la conférence de Québec forte et fière qui a eu lieu le 2 novembre 2024.
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