Chantiers artistiques : « un moment précieux »

Depuis 17 ans, les Chantiers permettent aux artistes de tester une oeuvre en processus de création en la présentant devant un public.

Chantiers artistiques : « un moment précieux » | 15 mai 2024 | Article par Thomas Verret

Le 1er mai, le festival a dévoilé un nouveau chantier partenaire avec les Productions Rhizome.

Crédit photo: Catherine Tétreault

Depuis 17 ans, les Chantiers permettent aux artistes de tester une oeuvre en processus de création en la présentant devant un public.

Cette année, le festival des Chantiers/constructions artistiques se déroule du 23 mai au 7 juin, en parallèle du Carrefour international de théâtre.

La programmation multidisciplinaire a lieu principalement au théâtre Premier Acte. Des performances seront aussi données à la Maison pour la danse.

Période d’excavation

À la fin de chaque représentation, les artistes échangent avec le public. L’objectif consiste à faire avancer les créations vers une éventuelle complétude et diffusion, dans bien des cas.

« Quand on crée un spectacle, on peut rester pris avec certaines questions », explique le codirecteur général et artistique des Chantiers, Élie St-Cyr.

« Ça donne l’opportunité aux créateurs et créatrices de se questionner, pour ensuite retourner à la table à dessin. »

Ainsi, les artistes en profitent pour confirmer ou infirmer certaines hypothèses de création, pour vérifier, par exemple, si le public apprécie une oeuvre ou en saisit le message derrière.

« C’est un moment vraiment précieux, que les chantiers peuvent offrir, au cours du processus de création », affirme M. St-Cyr.

Un concept qui a fait ses preuves

Fondé en 2007 par quatre finissants du Conservatoire d’art dramatique de Québec, l’événement a porté ses fruits au fil des ans. À ce jour, le festival a présenté près de 170 projets artistiques.

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D’ailleurs, sur la dizaine de spectacles figurant à la programmation 2024-2025 du théâtre Premier Acte, quatre sont d’anciens chantiers.

« C’est comme une espèce de marche supplémentaire entre la création et la diffusion dans les salles de spectacles professionnelles de la ville », image le codirecteur général et artistique des Chantiers.

« De voir cette année que Premier Acte propose quatre spectacles qui sont passés chez nous, c’est quand même important et évocateur de l’utilité du festival », note Élie St-Cyr.

L’occasion de se permettre des « folies »

Dans le cadre plus rigide des institutions, avec des échéanciers de production et des billets à vendre, ce n’est pas le temps d’essayer de nouvelles choses.

« On ne peut pas se permettre des folies comme ça », précise le comédien de formation, lui-même diplômé du Conservatoire d’art dramatique du Québec.

« Pis c’est dommage parce que souvent, c’est dans ces folies-là qu’on peut trouver les plus belles pièces de création », estime M. St-Cyr.

Bien qu’il y a un appel de projets pour sélectionner les oeuvres présentées lors des Chantiers, le risque artistique y est quand même hautement valorisé.

« On encourage les gens à se garocher, à se tromper, s’il le faut, car le contexte de production actuel ne permet pas ça. »

Des partenariats « essentiels »

Le 25 mai, le festival présente un chantier issu d’un nouveau partenariat avec les Productions Rhizome. Ce projet est déjà passé par une résidence de création. En échange, cet organisme culturel décernera une bourse à un des chantiers de l’édition 2024, un mois de résidence de création dans son studio, afin de propulser l’oeuvre à une autre étape.

Aux yeux du codirecteur général et artistique des Chantiers, ce type d’entraide contribue à la pérennité de tous et chacun, à faire en sorte que des projets voient le jour.

« Parce que vous savez, la création, ce n’est jamais terminée », rappelle Élie St-Cyr.

« Même quand on le présente, on pourrait faire une autre période de laboratoire. C’est donc précieux d’avoir cet autre mois-là pour travailler un spectacle. »

À Québec, des partenaires importants, comme Premier Acte ou le Carrefour international de théâtre, soutiennent le dynamisme du milieu culturel.

« Si on devait chiffrer tous les coûts qu’on devrait débourser sans partenariat, nous, les Chantiers, on n’existerait pas », souligne le codirecteur général et artistique.

La danse aussi à l’honneur

Si les Chantiers ne présentaient que du théâtre au départ, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le festival propose maintenant différentes formes d’expression artistique, dont la danse qui prend de plus en plus sa place dans la programmation.

« Il n’y a pas beaucoup de diffuseurs en danse, fait remarquer Élie St-Cyr. Il y a La Rotonde. Sinon, il n’y en a pas énormément. (…) Un festival comme les Chantiers permet de venir soutenir encore davantage le milieu de la danse. »

Un happening en soi

Ce dernier invite les gens à se déplacer au théâtre Premier Acte ou à la Maison pour la danse, pour assister à des performances colorées, des lectures senties et apprécier la richesse des textes, la qualité des mises en scène, etc.

« C’est très effervescent pendant et après le festival », décrit M. St-Cyr.

« Les spectateurs nous donnent leur rétroactions. Ensuite, on se réunit autour d’un verre au [bar Le] Zinc et on parle des autres chantiers. Ça a le temps de se déposer un petit peu et on peut requestionner les créations de manière plus informelle. C’est ça qui est trippant, je trouve, de faire un festival en marge du Carrefour [international de théâtre]. »

L’entrée est gratuite, une contribution volontaire de 10$ est suggérée.

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