L’ancienne prison de Québec au fil du temps
Cette rubrique revisite le passé du quartier à travers des images d’archives de diverses sources. En vedette aujourd’hui, un immeuble emblématique des plaines d’Abraham, témoin de l’évolution sociale et culturelle de la capitale.
Provenant des Archives de la Ville de Québec, cette gravure remonte à 1855. Elle illustre la future prison de Québec sur les plaines d’Abraham. On peut aussi voir le monument Wolfe sur le côté droit.
Au bas de l’article, la scène réactualisée dans la galerie d’images, une vue sous un autre angle en direction sud, date du 14 novembre dernier.
Contexte historique et changements de vocation
Édifiée entre 1861 et 1867, l’ancienne prison de Québec et futur pavillon Charles-Baillargé du Musée national des Beaux-Arts du Québec (MNBAQ) est un bâtiment en pierre d’influence néo-Renaissance. Son architecture « reflète les préoccupations [de l’époque] de la société en matière de détention ». Aussi, « la valeur architecturale du pavillon Charles-Baillairgé repose sur son association avec l’architecte Charles Baillairgé (1826-1906) », souligne-t-on dans cette fiche du Répertoire du patrimoine culturel du Québec qui en dresse une synthèse historique tout en spécifiant les caractéristiques du bâtiment :
« Le pavillon Charles-Baillairgé est construit sur un terrain destiné sous le Régime français à une vocation agricole. La bataille des plaines d’Abraham s’y déroule le 13 septembre 1759, marquant un point tournant de la guerre de la Conquête. Un monument érigé à proximité de l’édifice commémore le lieu où est mort le général britannique James Wolfe (1726-1759). Ces terres, appartenant aux Augustines de l’Hôtel-Dieu de Québec, sont […] acquises par John Bonner, marchand de Québec, avant de devenir propriété gouvernementale en 1853. […]
Bien qu’une prison ait été construite à Québec de 1808 à 1811 (édifice du Morrin College, classé immeuble patrimonial), cette dernière est rapidement surpeuplée. De plus, elle ne permet pas la séparation des détenus selon les crimes perpétrés et présente d’importantes lacunes hygiéniques. En 1856, le gouvernement du Canada-Uni cède aux pressions et lance un concours pour la conception d’une prison sur les plaines d’Abraham. Le premier prix est attribué en 1860 aux architectes R. C. Messer de Toronto et Thomas Ellis de Kingston, mais les plans proposés par Charles Baillairgé (1826-1906) sont finalement choisis. Celui-ci s’inspire du système de la prison d’Auburn (Auburn State Prison) dans l’État de New York, caractérisé par de longs enchaînements de cellules de petites dimensions, ouvertes sur des corridors servant de puits de lumière et de poste d’observation. Baillairgé organise toutefois les différentes ailes autour d’un bâtiment central, selon le modèle de la prison de Philadelphie (Eastern State Penitentiary) dans l’État de Pennsylvanie. […]
Les travaux […] débutent en 1861. La prison livrée aux autorités en juin 1867 recevait déjà des prisonniers depuis quatre ans. De 1869 à 1872, l’aile sud est agrandie et le mur d’enceinte est érigé. […]
Dans la deuxième moitié du XXe siècle, la prison est considérée comme désuète. L’établissement est fermé en 1970, lors de l’ouverture du centre de détention situé à Orsainville. L’édifice est utilisé durant quelques années comme auberge de jeunesse, mais est abandonné à nouveau en 1974.
En 1987, on annonce l’agrandissement du Musée du Québec (maintenant le Musée national des beaux-arts du Québec) et l’intégration de la prison au complexe muséologique. […] L’ancienne prison prend alors le nom de pavillon Charles-Baillairgé. »
L’auberge La petite Bastille : symbole fort de la Superfrancofête
Telle que décrit dans le site de la BAnQ, propriétaire du Fonds l’Auberge La Petite Bastille de Québec, cet établissement a opéré de 1971 jusqu’à la fin de 1974.
« […] L’auberge est administrée par une équipe d’animateurs secondés par une équipe de volontaires-bénévoles.
Elle offre le gîte pour la nuit, de la nourriture et une ambiance agréable aux jeunes voyageurs âgés entre 16 et 30 ans. Elle favorise également les échanges entre la population et les jeunes voyageurs. Elle devient en 1972 le Centre international de séjour de Québec et est maintenant située sur la rue Ste-Ursule dans le Vieux-Québec. »
Pour les gens d’une certaine génération, la mythique auberge de jeunesse rappelle de riches souvenirs de la Superfrancofête en cet « été magique » de 1974 telle que résumée dans la vidéo qui suit.
Une célébration de notre ouverture locale sur le monde au même titre que l’avait été l’Expo 67 à Montréal !
Rappel : archives et souvenirs de familles recherchés
Afin d’enrichir nos capsules historiques, nous sommes toujours à la recherche de photos de famille rappelant des souvenirs des secteurs Montcalm et Saint-Sacrement avant les années 2000. Comme dans l’exemple ci-haut que nous avait offert Marcel Matte, nous vous invitons à partager pour nos lecteurs et lectrices vos « trésors qui dorment » évoquant votre quartier de jeunesse!
Vos photos peuvent, à titre d’exemple, immortaliser des fêtes ou divers événements populaires, des mariages, des commerces, des chantiers majeurs ou toutes autres scènes soulignant l’évolution sociale, culturelle et urbaine de nos quartiers centraux.
Si notre proposition vous intéresse, n’hésitez pas à contacter la rédaction : nouvelles@monquartier.quebec.
Archives de la Ville de Québec
Beaucoup d’images archivées, à l’exemple de celle en vedette, sont disponibles en ligne. On peut en faire la diffusion sans licence et sans frais, en utilisant les vignettes estampées au logo de la Ville ou en indiquant clairement cette source.
Comme l’auteur de cet article, vous avez vécu, enfant ou adulte, ce concentré d’humanité que fut la Superfrancofête? Écrivez-nous!
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