Le jour où tout a merdé : Accepter de se boucher le nez

Âmes sensibles s’abstenir : il sera bel et bien ici question d’excréments.

<em>Le jour où tout a merdé</em> : Accepter de se boucher le nez | 23 octobre 2024 | Article par Marrie E. Bathory

Crédit photo: Nicola-Frank Vachon

Âmes sensibles s’abstenir : il sera bel et bien ici question d’excréments.

La prémisse : alors que l’équipe du Théâtre Sortie de Secours loue depuis peu un local dans une copropriété de Vanier survient un reflux des toilettes qui mettra à rude épreuve la tenue des répétitions. La préparation d’un spectacle sur le négationnisme climatique prendra alors une tout autre tournure.

Un déni utilitaire

Face au problème et à ses répercussions pourtant difficiles à ignorer, dont une odeur nauséabonde et persistante, les habitants de l’immeuble auront un certain éventail de réactions.

En parallèle de ces mésaventures, quelques scènes du spectacle qui était prévu : une conférencière climatosceptique et ses interlocuteurs, des argumentaires fallacieux qu’on entend encore trop souvent – et qui finissent par se contredire eux-mêmes.

Là où les deux trames se répondent : dans les deux cas, le mépris d’une situation critique devant laquelle on se sent démuni; le déni qui permet de poursuivre sa routine comme si de rien n’était, en faisant fi du fait que le ciel est tout près de nous tomber sur la tête.

Des échanges sportifs

L’auteur catalan Joan Yago signe le texte traduit et mis en scène par Philippe Soldevila. Si toutes les ficelles narratives se lient élégamment, la cohésion de l’ensemble tient aussi beaucoup du jeu des actrices et acteurs.

Éva Daigle, Savina Figueras, Paul Fruteau de Laclos, Érika Gagnon et Nicolas Létourneau interprètent chacun une ribambelle de personnages colorés, alternant souvent entre deux ou trois personnages dans une même scène et se répondant par moments à eux-mêmes. Les échanges énergiques, voire sportifs, contribuent à ce que le public soit rivé à l’action, en plus d’être sidéré par les péripéties… et certaines des énormités prononcées.

Le spectacle fait beaucoup rire, souvent d’un rire nerveux : ultimement, ce n’est pas parce qu’on rit que c’est drôle.

Le jour où tout a merdé est présenté au Périscope jusqu’au 9 novembre.

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