Murmures architectoniques : revisiter et interroger l’espace

Dès le 5 juin, l’espace STUDIOTELUS du Grand Théâtre de Québec accueillera une installation cinétique et vidéographique conçue par Slobodan Radosavljevic. Intitulée Murmures architectoniques, l’œuvre porte sur la ville de Québec, son architecture et sur ce qu’elle a à nous dire.

Avec Murmures architectoniques, l’artiste s’intéresse d’abord et avant tout aux espaces dans lesquels nous vivons. À l’expérience sensorielle qu’ils proposent et à l’influence qu’ils ont sur nous.

L’installation mise en place à l’espace STUDIOTELUS se compose de plusieurs grands tissus mis en mouvement par cinq moteurs. Cette imposante structure accueille des projections qui, à certains moments, passeront au travers des tissus et à d’autres moments frapperont directement les murs de béton du Grand Théâtre. Constamment en mouvement, l’œuvre illustre la métamorphose de l’espace architectural qui ne cesse de s’opérer.

M. Radosavljevic, originaire de Bosnie, confie être un amoureux de la ville de Québec où il vit depuis 28 ans. Résident du Vieux-Québec, il côtoie chaque jour cette architecture qu’il juge éblouissante et qui « nous parle constamment ».

« L’architecture est un élément important dans l’intégration des gens. En tant que nouvel arrivant, on se retrouve dans un espace qui est avant tout architectural et qui influence notre vie complètement… Mais ça c’est un autre doctorat que je devrai faire » , lance l’artiste en riant.

Un long processus créatif

À l’issue d’une vaste collecte de données effectuée avec des capteurs laser utilisant la technologie LiDAR (Light Detection and Ranging) , l’artiste a pu produire une numérisation tridimensionnelle de la ville de Québec.  La conception de l’œuvre s’inscrit dans un long processus de recherche entrepris par Slobodan Radosavljevic. Ce dernier prépare actuellement un doctorat avec le Groupe de recherche en ambiances physiques (GRAP) de l’Université Laval. L’artiste précise que la prise de données a été possible grâce à un partenariat avec le Centre de recherche en données et intelligence géospatiales (CRDIG) et l’Institut intelligence et données (IID).

M. Radosavljevic explique que les données LiDAR sont très rarement utilisées dans le monde des arts. Elles servent habituellement dans le domaine de la cartographie. Elles peuvent par exemple être utilisées pour la construction ou la reconstruction de bâtiments,  l’analyse de la composition des forêts ou encore l’examen de l’indice de canopés dans une ville.

Un espace particulier

Présenter une œuvre dans l’espace STUDIOTELUS est un exercice complètement différent que de présenter une œuvre dans une galerie ou un autre lieu de diffusion. M. Radosavljevic explique que l’espace dans lequel vivra Murmures architectoniques a été au centre de sa création. L’architecture particulière du Grand Théâtre, ses murs de béton aux multiples textures, sa hauteur impressionnante,  ses quatres étages ouverts, l’œuvre de Jordi Bonet qui y vit déjà , participent de l’expérience proposée au public.

L’exposition sera accessible en visite libre le samedi entre 12h et 17h ainsi que les soirs de spectacle si bien que certains spectateurs et spectatrices rencontrerons l’œuvre un peu par hasard, sans y être préparés. C’est en quelque sorte l’expérience souhaitée par l’artiste qui entend donner au lieu une dimension nouvelle en lançant des pistes de réflexion sur ce que renferme et transmet l’espace.

Soirée de vernissage

Un vernissage aura lieu le 5 juin à partir de 17h. La soirée, ouverte à tous, débutera avec une discussion avec l’artiste et la commissaire Ariane Plante. Une prestation du DJ Millimetrik suivra et le public pourra ensuite visiter l’œuvre librement.

Plus d’informations sur le déroulement de la soirée se retrouvent sur le site Web du Grand Théâtre de Québec.