Le Trident a eu l’audace de présenter une énième adaptation d’Orgueil et préjugés, l’œuvre la plus connue de la romancière anglaise Jane Austen. Eh bien, le pari est réussi! Danse, musique, et surtout une surdose d’humour, tout est là pour passer une agréable soirée.
Orgueil et préjugés : entrez dans la danse
Le Trident a eu l’audace de présenter une énième adaptation d’Orgueil et préjugés, l’œuvre la plus connue de la romancière anglaise Jane Austen. Eh bien, le pari est réussi! Danse, musique, et surtout une surdose d’humour, tout est là pour passer une agréable soirée.
L’adaptation de Marianne Marceau, mise en scène par Marie-Hélène Gendreau, est une pure comédie. Si les personnages et les situations dépeintes par Austen dans son roman de 1813 sont déjà empreints d’humour, le comique est ici souligné à grands traits. Les personnages secondaires de l’intrigue volent la vedette par leur exubérance. Tout au long des deux heures que dure le spectacle, le public rit aux éclats. Nommons entre autres un Mr. Bingley on ne peut plus candide interprété par Clément Desbiens, et une Caroline Bingley délicieusement détestable jouée par Ariane Bellavance-Fafard.
Partie intégrante des œuvres d’Austen, les scènes de bals dansants n’ont pas été oubliées. Au contraire, avec l’aide de Fabien Piché à la chorégraphie, Gendreau en fait des moments à la fois élégants et tordants, mêlant des gestes tendres ou farfelus aux pas traditionnels de la Régence anglaise.
Gendreau met brillamment en scène un autre élément important chez Austen, la correspondance, en faisant interpréter le contenu des lettres par les destinateur·ices, parfois à répétition, celleux-ci s’offusquant lorsque les destinataires interrompent leur lecture. Étrangement, cependant, la lettre clé de l’histoire, celle de Mr. Darcy à Elizabeth Bennet, est à peine mentionnée.
Si on n’échappe pas à Mr. Darcy détrempé (un clin d’œil qui plaira sans aucun doute aux fans de la série télé de 1995 et du film de 2005), Marceau a eu un coup de génie en donnant un nouveau souffle à l’effacée Mary, la sœur intello de la protagoniste. Celle-ci agit dans cette adaptation théâtrale en tant que narratrice de l’histoire, brisant le quatrième mur pour apporter un contexte historique à certaines situations, surtout en ce qui a trait au sort des femmes de l’époque. Si certaines interventions, parfois un peu appuyées, coupent un brin le rythme, les apartés de Mary offrent à la fois rires et matière à réflexion.
La pièce est présentée au Théâtre du Trident jusqu’au 30 mars.
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