Saint-Sacrement dans les années 1920 : l’Hôpital du Saint-Sacrement
La série Saint-Sacrement dans les années 1920 revisite le passé du quartier à travers des images d’archives de diverses sources. Sous notre lorgnette ce dimanche, l’Hôpital du Saint-Sacrement.
La photo en vedette date de 1928. Telle que décrite par les Archives de la Ville de Québec, elle illustre une vue de la façade de l‘Hôpital du Saint-Sacrement.
Dans la galerie en fin d’article, la photo réactualisée, en direction ouest et légèrement décalée sur la droite, remonte au 10 juillet dernier.
Dans la tradition médicale française
Les personnalités qui ont forgé l’institution dans la communauté sont particulièrement mises en lumière dans l’article La riche histoire de l’hôpital du Saint-Sacrement, d’Alex Tremblay Lamarche. Nous avons résumé cette histoire en y ajoutant deux photos prises du haut des airs.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale (1914-1918), le besoin d’un second hôpital d’importance en Haute-Ville se fait sentir, particulièrement à l’ouest du cœur historique de Québec, site de l’Hôtel-Dieu.
« Au terme de nombreux efforts, [l’hôpital] est finalement achevé en octobre 1927 et les Sœurs de la Charité de Québec acceptent d’assumer l’administration de l’hôpital sous la direction d’une organisation laïque. »
Le 13 décembre 1927, l’Hôpital du Saint-Sacrement reçoit sa première patiente.
« Les lieux offrent à leurs débuts 300 lits pour les pauvres et 80 pour les malades plus fortunés. En sus des services de médecine et de chirurgie, l’hôpital compte une école d’infirmières, des services de radiologie, de physiothérapie, d’ophtalmologie, d’oto-rhino-laryngologie et de pédiatrie ainsi que des laboratoires d’anatomopathologie, de bactériologie et de chimie médicale. »
À ses débuts, « l’Hôpital du Saint-Sacrement cherche à s’inscrire davantage dans la tradition médicale française. » Sa technologie de pointe provient alors surtout de France et d’autres pays européens.
« En 1936, l’établissement devient la propriété des Sœurs de la Charité de Québec. Après avoir fonctionné sous le contrôle d’un bureau de direction laïque. »
Au cours de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), beaucoup de membres du personnel sont mobilisés. L’hôpital doit compter sur des effectifs réduits, au point d’être quasi paralysé par le départ de plusieurs de ses médecins.
Au terme du conflit, l’institution récupère une partie de ses effectifs et se modernise jusqu’aux années 1950.
« Elle obtient ainsi en 1944 une subvention de 24 000 $ pour la construction d’un bâtiment destiné à accueillir l’école des infirmières et la résidence du personnel. […] En 1960, on inaugure le pavillon D’Youville, qui porte la capacité des lieux à approximativement 500 lits. »
Le fonctionnement de l’hôpital diffère alors sensiblement de ce qui se fait aujourd’hui. On y trouve plusieurs grandes salles communes comptant de nombreux lits. Ce n’est pas non plus tout le monde qui a accès aux soins de santé. Les hommes et les femmes ont également des rôles bien définis au sein de l’institution : la gent masculine s’occupe ainsi des soins des malades et de l’entretien du bâtiment, tandis que la gent féminine veille à l’assistance infirmière aux patients et à l’administration des lieux.
En 1962, la loi sur les hôpitaux les fait passer sous le contrôle de l’État.
« Au cours de la décennie, l’hôpital est constitué en personne morale et les Sœurs de la Charité cèdent les lieux à la nouvelle organisation. Après avoir été dirigée pendant plus de 40 ans par une religieuse, l’institution voit son premier directeur général laïque, Paul Pleau, en prendre la tête en 1968. »
L’Hôpital du Saint-Sacrement inaugure en 1967 le pavillon Henri-Pichette et forme l’année suivante la première cohorte de diététistes à Québec.
« [L’hôpital] voit une partie de ses médecins (dont plusieurs occupaient des postes clés) quitter les lieux pour participer à l’organisation médicale et scientifique du CHU (centre hospitalier universitaire) qui vient d’ouvrir. Qui plus est, les jeunes femmes désireuses de devenir infirmières sont dirigées vers les cégeps à la suite de leur ouverture et l’école des infirmières de l’hôpital met la clé sous la porte. »
Au cours des années 1970 et 1980, plusieurs centres de recherche et départements appelés à un bel avenir voient le jour à l’Hôpital du Saint-Sacrement. Pensons entre autres au Centre régional d’hématologie (1973), à la Clinique des maladies du sein (1974), au Centre suprarégional pour les grands brûlés de l’Est du Québec (1984) et au Laboratoire de culture cutanée (1985), qui en viennent à se distinguer sur la scène locale, régionale et même, dans certains cas, internationale.
Au milieu des années 1990, dans un contexte de fermetures d’hôpitaux et de réorganisation régionale, l’Hôpital du Saint-Sacrement accroît sa clientèle anglophone et récupère des laboratoires du Jeffery Hale.
L’année 1995 marque la fusion de l’Hôpital du Saint-Sacrement et de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus pour former le CHA (Centre hospitalier affilié universitaire de Québec),
« L’hôpital voit ainsi son département d’hématologie et de greffe osseuse (1999) et son centre des grands brûlés (2002) partir vers l’Enfant-Jésus, et son département d’obstétrique-gynécologie (2004) être transféré à l’Hôpital Saint-François d’Assise. »
En contrepartie par la suite, Saint-Sacrement voit entre autres le Centre des maladies du sein Deschênes-Fabia prendre de l’ampleur tout en se spécialisant en soins en ophtalmologie.
« Une nouvelle fusion a par ailleurs lieu [en 2012] : le CHA et le CHUQ (Centre hospitalier universitaire de Québec) se regroupent pour former le CHU de Québec. Le regroupement compte dorénavant cinq hôpitaux : le CHUL (Centre hospitalier de l’Université Laval), les hôpitaux de l’Enfant-Jésus, du Saint-Sacrement et de Saint-François d’Assise et l’Hôtel-Dieu de Québec. »
Archives de la Ville de Québec
Beaucoup d’images archivées, à l’exemple de celle en vedette, sont disponibles en ligne. On peut en faire la diffusion sans licence et sans frais, en utilisant les vignettes estampées au logo de la Ville ou en indiquant clairement cette source.
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