Québec solidaire demande à la CAQ de signer une entente pour la réalisation du tramway d'ici la fin du mois et reproche à François Legault de « bretter dans le manche » volontairement.
Tramway : la CAQ pressée de signer une entente
Québec solidaire demande à la CAQ de signer une entente pour la réalisation du tramway d’ici la fin du mois et reproche à François Legault de « bretter dans le manche » volontairement.
Le 13 juin dernier, le premier ministre s’est engagé à réaliser la première phase du tramway. 100 jours plus tard, la CAQ ne s’est toujours pas entendue avec la CDPQ Infra, qui a manifesté son désir de réaliser le projet en partenariat avec le gouvernement provincial.
En conférence de presse vendredi le long du tracé du futur tramway sur l’avenue Cartier, le responsable solidaire en matière de transports et de mobilité, Étienne Grandmont, a dénoncé que « ça fait plusieurs années que ça niaise », que la CAQ met du sable dans l’engrenage du projet.
Ras-de-bol
Tannés de ce « niaisage », des acteurs de la société civile, dont plusieurs conseils de quartier, s’impatientent.
« On nous niaise depuis six ans », peste la présidente du Conseil de quartier de Saint-Sauveur, Myriam Nickner-Hudon.
« On est en train de sacrifier une génération. Ça n’a pas de bazouelle de bon sens. On s’empêche de faire une transition énergétique et d’améliorer la qualité de vie de notre ville. »
Une incertitude plane en ce moment, alors que le chef conservateur se retrouve en avance dans les sondages en vue de la prochaine campagne électorale fédérale.
« François Legault a l’air d’avoir un nouvel allié en Pierre Poilievre qui dit ne pas vouloir mettre un sou de plus dans le tramway. C’est très préoccupant et c’est pourquoi il faut sécuriser le financement du tramway le plus vite possible », fait valoir le député solidaire de Jean-Lesage, Sol Zanetti.
« Le gouvernement de François Legault a utilisé mille et une astuces jusqu’ici pour ralentir le projet. Ça fait six ans qu’il est là et ce n’est toujours pas commencé. Là, le niaisage, c’est terminé. Il faut qu’il aille chercher le financement. »
Le message ne pourrait être plus clair, selon son collègue de Taschereau.
« Les citoyens, la Chambre de commerce, les organismes de la société civile : tout le monde veut le tramway. On a besoin d’une signature et que ça avance rapidement », affirme M. Grandmont.
Le tramway, « une clé de voûte pour beaucoup de choses »
La présidente du Conseil de quartier de Lairet déplore pour sa part que beaucoup de projets sont « sur pause » à Québec en raison de l’inaction de la CAQ dans le dossier du tramway. Julie Tremblay-Potvin estime que François Legault « doit écouter ce que la science dit » et non pas baser ses décisions sur des impératifs politiques.
« Tous les experts sont d’accord et pointent dans la même direction. Je pense qu’il faut élever le débat et faire preuve de leadership pour que ça avance. »
Dans Saint-Roch, « le tramway viendrait changer la dynamique du quartier pour le mieux », soutient de son côté Alexia Oman.
« Il y a tellement de voitures qui passent par là et on a besoin d’apaiser la circulation, d’améliorer la qualité de l’air », argue la présidente du Conseil de quartier de Saint-Roch.
« Les gens sont tannés d’être dans l’attente. On n’a pas d’écoute en fait », déplore cette dernière.
Elle rappelle d’ailleurs que plusieurs des conseils de quartier se sont positionnés en faveur de la conclusion du rapport de la CDPQ Infra concernant la nécessité d’ajouter un réseau de transport structurant à Québec, avec le tramway comme colonne vertébrale.
« Tout le monde s’est penché sur la question et a fait l’exercice. Maintenant que c’est fait, il n’y a rien qui avance. Faque que pour nous, c’est problématique. On ne se sent pas entendu et c’est super frustrant. »
Myriam Nickner-Hudon redoute que le trafic continue d’empirer à Québec et que « la circulation devienne catastrophique comme à Montréal ».
« Le tramway va permettre, entre autres, aux gens des banlieues de profiter d’un meilleur service, parce qu’on va libérer les autobus pour faire la tournée là-bas », avance la présidente du Conseil de quartier Saint-Sauveur.
Mme Nickner-Hudon fait remarquer que le plan de développement présenté la semaine dernière par le RTC et la Ville de Québec met en lumière le fait « qu’on va avoir besoin de véhicules et de chauffeurs » pour apporter des améliorations au transport en commun sur la couronne nord. Elle souligne aussi que plusieurs parcours d’autobus ont atteint leur seuil de saturation.
« Les bus sont pleins au bouchon. C’est suffocant et désagréable (…) c’est pénible et ça n’a pas d’allure qu’on nous laisse dans la classe sardine. On mérite d’avoir un système de transport en commun qui est digne de celui d’une capitale du 21e siècle. »
Les conseils de quartier de Maizerets, du Vieux-Limoilou, de Montcalm, de Saint-Sacrement et de Saint-Jean-Baptiste sont également impatients de voir le projet de tramway se mettre en branle.
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