Depuis quelques temps, le Musée national des beaux-arts du Québec (MNABQ) a mis en place un agent conversationnel pour 10 œuvres, notamment grâce à l'intelligence artificielle. Ce dispositif numérique permet de repenser l'expérience muséale des visiteurs et de leur proposer un outil complémentaire.
Un agent conversationnel pour enrichir l’expérience au MNBAQ
Depuis quelques temps, le Musée national des beaux-arts du Québec (MNABQ) a mis en place un agent conversationnel pour 10 œuvres, notamment grâce à l’intelligence artificielle. Ce dispositif numérique permet de repenser l’expérience muséale des visiteurs et de leur proposer un outil complémentaire.
Le Musée national des beaux arts du Québec a développé en 2022 la première version du chatbot, suivi d’un premier projet au début 2023.
« Avec l’avènement de ChatGPT, on était capable d’utiliser l’intelligence générative et tout a changé », révèle Marie-Hélène Raymond, coordinatrice de la stratégie numérique au Musée national des beaux-arts du Québec.
« Là, on n’était plus obligé d’imaginer toutes les questions et les réponses possibles. »
Comme pour tout projet d’innovation, le musée a dû s’adapter à l’évolution de la technologie.
La phase de test s’étend pendant tout le printemps.
« Un outil complémentaire »
Pour le Musée, l’agent conversationnel n’est pas là pour remplacer le rôle d’un guide.
« Les visites guidées vont continuer à exister », affirme Mme Raymond.
D’après elle, ce dispositif est un outil complémentaire pour les visiteurs.
« Par exemple, s’il n’y a pas de visite guidée à l’heure voulue ou si tu es gêné à l’idée de poser des questions dans un groupe, le dispositif se présente comme une option », explique-t-elle.
Le temps d’attention a évolué depuis la mise en place de ce dispositif numérique.
« En moyenne, les gens passent en moyenne entre 3 et 15 secondes devant une œuvre. Aves les tests d’utilisateurs faits, les personnes s’y arrêtent beaucoup plus longtemps maintenant », observe-t-elle.
En pratique
Pour le moment, le prototype a été élargi à dix œuvres dans les salles de collection du MNBAQ.
L’agent conversationnel se limite pas à un simple questions-réponses.
« Il est possible de parler de ses émotions. Le dispositif peut faire des liens entre ce qu’on ressent et les informations sur l’œuvre », précise Mme Raymond.
Concrètement, un pictogramme est à chaque fois indiqué à côté de chaque œuvre. Un code doit être scanné avec son cellulaire.
« Une page de démarrage va s’ouvrir. Il suffit de prendre en photo l’œuvre pour que le chatbot la reconnaisse. Ce dernier propose un premier texte », détaille-t-elle.
Après ça, on peut poser toutes les questions qu’on veut ou son ressenti, soit à l’oral comme un message vocal, soit en écrivant directement.
Le choix des œuvres à sélectionner
Enfin, la sélection des œuvres s’est faite en fonction de l’emplacement des salles, mais pas uniquement.
On y retrouve Le Radeau de la Méduse, d’Adad Hannah, et le Coq Licorne de Jean Dallaire, entre autres.
« Ce sont surtout des œuvres pour lesquelles on détient beaucoup d’informations. Les dossiers d’œuvres sont complets et on connait des choses sur l’artiste », mentionne-t-elle.
« Plus on nourrit le modèle, plus il est capable de nous dire des choses sur l’œuvre en question. »
« L’agent conversationnel du MNABQ n’est pas ouvert au World Wide Web comme ChatGPT. On ne veut pas que notre dispositif fasse d’erreurs ou qu’il aille chercher sur un site web non approuvé par le musée », ajoute-t-elle.
Autrement dit, les contenus du dispositif demeurent donc authentiques.
À l’avenir, le Musée envisage d’élargir l’agent conversationnel à d’autres œuvres.
« On va le déployer plus tard dans les salles plus haut pour l’art décoratif et l’art Inuit et pour dix nouvelles œuvres. On va sûrement le faire aussi pour L’Hommage à Rosa Luxembourg », confie-t-elle.
« Ce dispositif est tellement facile d’accès. On peut aborder une œuvre de toutes les façons qui répondent à nos besoins et à nos savoirs. Cela permet d’avoir une approche complètement différente avec l’œuvre et surtout personnalisée », résume Marie-Hélène Raymond.
Cet article a été produit par Anne Charlotte Gillain, journaliste de l’Initiative de journalisme local.
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