Un arrière-goût de compost : premiers bourgeons

Le premier texte d’Anne-Virginie Bérubé, présenté par le Théâtre du refuge dans une mise en scène de Nathalie Séguin, ouvre la saison de Premier Acte. Si le sujet était prometteur, on aurait souhaité une approche plus frontale.

<em>Un arrière-goût de compost</em> : premiers bourgeons | 9 octobre 2024 | Article par Ariane Tapp

Béatrice Casgrain-Rodriguez et Antoine Gagnon sont en vedette dans la pièce Un arrière-goût de compost, présentée au Théâtre Premier Acte jusqu’au 19 octobre.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Le premier texte d’Anne-Virginie Bérubé, présenté par le Théâtre du refuge dans une mise en scène de Nathalie Séguin, ouvre la saison de Premier Acte. Si le sujet était prometteur, on aurait souhaité une approche plus frontale.

Christophe, jeune adulte, disparaît sans laisser de traces le jour de son anniversaire. Pendant cinq ans, sa cadette Éléonore se recueille au jardin communautaire, espérant et maudissant son frère. Et puis un jour, il est là. Face à face. Mise en place réussie.

On pourrait croire qu’après tout ce temps, la première chose qu’Éléonore demanderait serait « Pourquoi t’es parti? ». On doit cependant attendre la moitié de la pièce avant que les vraies questions se posent, et les trois-quarts pour avoir un semblant de réponse.

Entre-temps, on comprend que le frère et la sœur étaient proches avant, qu’ils avaient leurs traditions et leurs inside. On comprend la colère, le manque et l’incompréhension d’Éléonore face au départ de cette figure presque paternelle dont elle avait besoin en tant qu’adolescente.

Béatrice Casgrain-Rodriguez et Antoine Gagnon, tout droit sortis du Conservatoire, se débrouillent bien malgré quelques cafouillages, mais l’émotion a du mal à se rendre au public, et ce, nonobstant le grand bourdonnement sonore voulant l’appuyer. N’aident pas certains clichés comme les rires spontanés et la chanson à deux, sortie de nulle part.

La promotion d’Un arrière-goût de compost laissait entendre que les troubles alimentaires seraient au centre de la pièce, et pourtant ils sont à peine effleurés. On aurait aimé, comme Éléonore, mieux comprendre à quel point ils peuvent être incapacitants. Honte, bien sûr. Difficulté à chercher de l’aide, d’accord. Mais partir pendant cinq ans sans donner de nouvelles?

On salue néanmoins la volonté d’ouvrir le dialogue, la mise en scène efficace et la scénographie invitante.

La pièce Un arrière-goût de compost est à l’affiche du Théâtre Premier Acte jusqu’au 19 octobre.

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