Un arrière-goût de compost : quand le passé refait surface

Un arrière-goût de compost sera présenté au Théâtre Première Acte du 8 au 11 octobre prochain. Il s'agit d'une première pièce pour l’autrice Anne-Virginie Bérubé, qui aborde les thèmes de l’abandon et du manque en levant le voile sur un trouble alimentaire méconnu.

<em>Un arrière-goût de compost</em> : quand le passé refait surface | 24 septembre 2024 | Article par Olivier Alain

Béatrice Casgrain-Rodriguez et Antoine Gagnon interprètent les rôles d’Éléonore et de Christophe.

Crédit photo: Anne-Virginie Bérubé

Un arrière-goût de compost sera présenté au Théâtre Première Acte du 8 au 11 octobre prochain. Il s’agit d’une première pièce pour l’autrice Anne-Virginie Bérubé, qui aborde les thèmes de l’abandon et du manque en levant le voile sur un trouble alimentaire méconnu.

Diplômée du Conservatoire d’art dramatique de Québec en 2020, Anne-Virginie Bérubé explique être habitée par ce texte depuis déjà plusieurs années. Elle produit dans le cadre d’un cours, une version de dix minutes qu’elle retravaillera plus tard, après avoir intégré le certificat en création littéraire à l’Université Laval pendant la pandémie.

Anne-Virginie évolue dans le monde du théâtre depuis déjà quelques années. On a entre autres pu la voir comme comédienne dans Bitch boxer et comme assistante à la mise en scène dans Pamplemousse et Nipple_Jesus.

 

On a également pu voir Anne-Virginie Bérubé dans le tableau musical Le grand marché de l’influence du parcours Où tu vas quand tu dors en marchant cet été.
Crédit photo: Courtoisie Premier Acte

Un projet plus personnel

Il y a un peu plus d’un an, elle confie s’être décidée à se lancer sérieusement dans la réalisation d’un projet qui lui serait plus personnel et de concrétiser cette idée qu’elle avait en tête depuis déjà un moment.

« J’ai commencé à me dire que je travaillais beaucoup sur les projets des autres. Ça me faisait plaisir et c’est quelque chose que j’aime beaucoup, mais là je me suis dit qu’il fallait que je travaille sur mes projets à moi aussi. »

Grâce à une bourse remise par Première Ovation Littérature, elle bénéficie du mentorat d’Elizabeth Baril-Lessard à partir de l’été 2023. Cet accompagnement lui permet de faire de son texte de dix minutes une pièce d’une heure.

Tout au long du processus d’écriture, Anne-Virginie explique s’être sentie bien entourée autant par l’équipe de création que par d’autres mentors qui ont pu lui donner des rétroactions sur son texte.

« J’ai une équipe absolument incroyable qui a donné beaucoup de feedback sur l’écriture au fil du processus. »

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Nathalie Séguin signe la mise en scène de la pièce. Il s’agit d’un huis clos à deux personnages, un format qui présente certains défis. «Tout se passe là et maintenant, il n’y a pas de changement de lieu», explique Anne-Virginie, qui s’estime choyée d’avoir pu travailler avec Nathalie Séguin.

« Je l’ai approchée parce que je voulais quelqu’un qui est très douée dans la direction d’acteurs et d’actrices. Quelqu’un qui n’a pas peur d’aller dans l’émotion et de creuser dans ce que chaque mot veut dire. »

Un arrière-goût de compost

La pièce raconte l’histoire d’un frère et d’une sœur, Éléonore et Christophe, qui se retrouvent, par hasard, dans un jardin communautaire de quartier après cinq ans de silence radio.

Au fil des échanges que provoquent cette rencontre imprévue, Éléonore tente de comprendre pourquoi Christophe est parti sans rien dire alors qu’elle n’avait que 12 ans. Elle témoigne de la douleur de revoir ce frère qui l’a abandonnée.

Au cours du processus d’écriture et à mesure que les personnages se révélaient à elle, Anne-Virginie explique avoir développé la volonté de traiter d’enjeux liés aux troubles alimentaires.

« De près ou de loin, il y a beaucoup de gens dans l’équipe de création ou de mes proches à moi, qui vivent ou qui ont vécu avec des troubles de santé mentale ou des troubles alimentaires.  »

Une approche différente

Elle a voulu aborder cet enjeu avec un angle un peu inhabituel. Sans mettre de l’avant des cas classiques et parfois extrêmes, l’autrice a plutôt voulu jouer avec certains préjugés entourant l’hyperphagie boulimique, pour mieux les déconstruire.

« À travers les recherches que j’ai faites et les conversations que j’ai eues avec pleins de gens, on a décidé d’aller vers quelque chose qui est moins abordé et qui bouscule un peu parce que c’est un trouble alimentaire dont on ne discute  pas beaucoup , mais qui est un de ceux qui affecte le plus de gens. »

Pour éviter les faux pas et pour s’assurer de présenter fidèlement la réalité des personnes atteintes d’hyperphagie boulimique, Anne-Virginie a consulté à plusieurs moments dans le processus d’écriture les professionnels de la Maison l’Éclaircie, qui vient en aide aux personnes qui souffrent de troubles alimentaires et à leurs proches.

« Il ne fallait pas que ça tombe dans le mode d’emploi ou que ça devienne un [déclencheur] pour quelqu’un de voir ça et de risquer de retomber dans des [habitudes nocives] […] Il y a eu beaucoup de versions de ce texte là! »

Il était également important pour elle d’éviter de tomber dans un ton trop didactique.  L’idée derrière le processus créatif  était de «montrer plutôt que de dire ».

Un arrière-goût de compost est la première production du Théâtre du Refuge, une compagnie fondée par Raphaëlle Martineau et Anne-Virginie Bérubé. 

Il est possible de se procurer des billets pour une des représentations en visitant le site Web du théâtre Premier Acte.

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