Dans You’re talking to me?, Juan Arango, auteur et interprète, présente un Personnage anonyme maladivement timide, incapable d’interagir autrement qu’en imitant tel ou tel acteur américain connu. À l’instar du « gars du câble », personnage éponyme d’un film mettant en vedette Jim Carrey, il a grandi devant le petit écran et son identité est une courtepointe de références cinématographiques.
You’re talking to me? – Se sauver de soi-même
Dans You’re talking to me?, Juan Arango, auteur et interprète, présente un Personnage anonyme maladivement timide, incapable d’interagir autrement qu’en imitant tel ou tel acteur américain connu. À l’instar du « gars du câble », personnage éponyme d’un film mettant en vedette Jim Carrey, il a grandi devant le petit écran et son identité est une courtepointe de références cinématographiques.
Or Le Personnage pratique le stand-up dans les comedy clubs, un milieu de gros égos et d’extravertis, le cauchemar de tout individu socialement angoissé. Il ne peut alors que se terrer en lui-même et laisser sa pléthore de personnages s’emparer de la scène. Bien sûr, cela exacerbe son isolement et vire au film d’horreur.
En surface
On peut tirer de la proposition de Juan Arango, mise en scène par Christian Fortin, quelques analyses simplistes : l’effacement de la culture québécoise francophone au profit d’une américanisation des référents; la culture du meme réduisant toute communication à l’échange d’une poignée de citations et références connues; la figure éculée du clown dépressif (la mention de Robin Williams revient d’ailleurs plusieurs fois)… Certains filons auraient mérité d’être exploités davantage.
Le recours aux stéréotypes et lieux communs du cinéma américain est certes le but recherché, cependant le cliché de la « Fille » énigmatique unidimensionnelle qui n’existe que pour valoriser le protagoniste, et de surcroît n’apparaît ici qu’en vidéo, aurait pu être évité ou, au moins, subverti.
Des compétences particulières
Il demeure que les imitations d’Arango, qui prend les traits de Jim Carrey, Robert De Niro, Robin Williams, Vince Vaughn, Liam Neeson, Owen Wilson, Matthew McConaughey et plusieurs autres, font bel et bien sourire. L’entièreté du spectacle repose sur la performance du comédien, qui captive le public.
Les éclairages et l’usage de la vidéo donnent aussi une dimension supplémentaire à la pièce. Somme toute, il s’agit d’un bon divertissement pour qui comprend bien l’anglais et connaît bien les répertoires de Jim Carrey et de Robert De Niro.
You’re talking to me? est présenté à Premier Acte jusqu’au 11 mai.
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