CREEPS : Inquiétante étrangeté

La curiosité attisée, le public s’entasse dans une chaleureuse pièce des Ateliers du Réacteur. Le chantier CREEPS, présenté dans le cadre du Carrefour international de théâtre, y affiche complet.

CREEPS : Inquiétante étrangeté | 5 juin 2018 | Article par Marrie E. Bathory

Crédits photo : Maxime Daigle

La curiosité attisée, le public s’entasse dans une chaleureuse pièce des Ateliers du Réacteur. Le chantier CREEPS, présenté dans le cadre du Carrefour international de théâtre, y affiche complet.

L’ancien complexe funéraire converti en espace de travail pour artistes sied à l’événement : le projet CREEPS, expliquent les instigateurs Maxime Daigle et Guillaume Pepin, s’inspire de l’univers du cinéma d’horreur, de la fascination mêlée d’inconfort qui prend le spectateur aux tripes.

On y explore le sentiment d’inquiétante étrangeté (Unheimlich ou uncanny valley); le rapport à la « normalité », au « beau » et au « laid »; le mal-être qui pousse à vouloir se transformer, guérir de soi ou renoncer à son propre visage; les extrémités où mènent les désirs et la souffrance qu’on porte dans sa chair. Monologues, chant (Émilie Baillargeon), vidéo (Marilyn Laflamme) et performances artistiques concourent à fouiller ces territoires.

Malaises

Quelques personnes ont quitté l’endroit, troublées par la performance de Philip Després. Les organisateurs avaient pourtant averti le public au préalable : cœurs sensibles s’abstenir. Ce n’est pas non plus faute d’avoir préparé les spectateurs : le tableau précédent mettait la table à l’inconfort qui allait suivre, et qu’on devinait croissant.

Ceux qui sont restés pour la partie excavation du chantier (où les créateurs posaient des questions visant à orienter la suite du projet) avaient manifestement apprécié leur expérience.

À suivre

Bien qu’il s’agisse d’un laboratoire, CREEPS semble déjà assez abouti. Une seconde version pourrait peut-être encore mieux arrimer les différents tableaux, par exemple en exploitant le ton et l’esthétique goth plus marqués par moments – cependant le tout fonctionne déjà très bien.

Les textes d’Olivier Arteau, Éric Leblanc et Érika Soucy sont interprétés par Gabriel Fournier, Raymonde Gagnier et Laurence Gagné-Frégeau; Jérémie Aubry interprète son propre texte. Edwige Morin dirige la production; Maude Groleau, Caith Lecours et Émile Beauchemin complètent l’équipe de réalisation.

 

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