Des trésors de l’immense réserve du MNBAQ enfin exposés

BGL Perdu dans la nature(La voiture)

L’agrandissement du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) n’offre pas seulement un nouveau pavillon qui propulse le musée dans le 21e siècle. Il permet aussi à de nombreuses œuvres de sortir de la réserve pour être exposées dans des salles permanentes.

Le MNBAQ possède plus de 36 000 œuvres dont 9 000 pour la collection d’art contemporain. Un espace de cinq salles dans le nouveau pavillon Pierre Lassonde est consacré à cette collection qui n’avait jamais pu être exposée de cette manière par manque de place.Sur les 9 000, la conservatrice de l’art contemporain du MNBAQ, Eve-Lyne Beaudry en a choisi 85 qui appartiennent à 67 artistes différents pour créer l’exposition De Ferron à BGL. Art contemporain du Québec. L’exposition va des années 60, période où la cassure s’est faite avec l’art traditionnel et où le Québec entame sa révolution tranquille. Elle s’étend jusque dans les années 2000. On retrouve des artistes tels que Marcelle Ferron, Rita Letendre, Bill Vazan et BGL.Contrairement aux deux anciens pavillons du musée, les cinq salles sont reliées les unes autre aux autres sans qu’on entre et qu’on sorte. La circulation est fluide et on passe d’une salle à l’autre sans vraiment s’en apercevoir. Le parcours se fait chronologiquement selon les décennies. On retrouve à la fois des peintures, des sculptures, des photographies et des vidéos qui dialoguent entre elles.Si la salle est permanente, il y aura une rotation pour les photographies chaque année en raison de la fragilité due à la lumière. Eve-Lyne Beaudry souhaite aussi créer une nouvelle exposition tous les cinq ans.

L’expo 67 et les JO de 76 à l’honneur

Une autre catégorie d’œuvres est présentée pour la première fois au MNBAQ avec l’exposition Arts décoratifs et design du Québec. Cette exposition qui rassemble 180 objets met en lumière le design et les métiers d’art québécois de la fin des années 50 à nos jours.Plusieurs thèmes y sont présentés comme la céramique d’art. Les céramistes des années 50 tels que Louis Archambault et Jean Cartier cherchent à donner un sens artistique à leur travail. Louis Archambault a par exemple créé des formes libres qui jouent sur les oppositions entre glaçures brillantes et finis mats.jo76_mnbaqLe 28 avril 1967, l’Exposition universelle de Montréal ouvre ses portes. À travers cette exposition, les designers de l’époque ont créé un concept complètement nouveau qui intégrait l’architecture, l’urbanisme, le transport, la signalisation et les différentes formes d’aménagement. Il reste peu de matériels de l’Expo 67. Le MNBAQ présente dans son exposition un lampadaire, vestige d’un ensemble qui a suscité de nombreux éloges à cette époque.Moins de dix plus tard, un autre évènement a été marquant pour le Québec, les Jeux olympiques d’été de 1976. Parmi les objets que l’on peut voir, la torche olympique qui est l’œuvre de Michel Dallaire. Avec la collaboration du designer André Jarry, Michel Dallaire a aussi conçu les meubles du village olympique.

Une collection exceptionnelle dédiée à l’art inuit

L’exposition Ilippunga, qui signifie «j’ai appris» est issus de la collection de Raymond Brousseau qui en a fait don au MNBAQ en 2005.  Le titre de l’exposition évoque l’importance pour les Inuits de la nature, des animaux, de la famille et de la spiritualité.Exposition art InuitLes Inuits sont peu connus par les Québécois. C’est seulement depuis 1999 qu’il y a un gouvernement inuit avec la création du Nunavut. Pendant des décennies, ils ont été persécutés et forcés de se sédentariser et d’oublier leurs croyances et leurs coutumes.« L’art inuit est né de cette sédentarisation. Cela leur permettait de garder une trace de leurs origines parce que cela leur était interdit d’être eux-mêmes », explique Daniel Drouin, conservateur de l’art ancien et responsable de la collection inuit au Musée national des beaux-arts du Québec.Par exemple, l’œuvre de Joshua Nulaalik, Migration vers Baker Lake exprime parfaitement cette volonté de montrer ce qu’ils ont vécu et qui ils sont. Les œuvres racontent aussi les connaissances des Inuits sur le Grand Nord qui leur permettent de survivre dans un milieu riche, mais impitoyable depuis des millénaires.

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