Le garçon de la dernière rangée : Par la fenêtre du quatrième mur

On en revient toujours à la Fontaine¹ d’Elsa von Freytag-Loringhoven (ou de Duchamp) : l’art, c’est ce qui est considéré (encadré, étiqueté) comme tel. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que parfois, les frontières sont floues². En littérature, on les croirait plus certaines… mais le sont-elles vraiment?

<em>Le garçon de la dernière rangée</em> : Par la fenêtre du quatrième mur | 15 février 2023 | Article par Marrie E. Bathory

Crédit photo: Émilie Dumais

On en revient toujours à la Fontaine¹ d’Elsa von Freytag-Loringhoven (ou de Duchamp) : l’art, c’est ce qui est considéré (encadré, étiqueté) comme tel. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que parfois, les frontières sont floues². En littérature, on les croirait plus certaines… mais le sont-elles vraiment?

Dans la pièce du Théâtre Niveau Parking présentée au Périscope, un enseignant blasé (Hugues Frenette) s’intéresse au récit d’un élève, le « garçon de la dernière rangée » du titre. Le jeune Claude (Vincent Paquette) y raconte son incursion chez un camarade de classe et décrit la famille de Raph (Samuel Bouchard), banale, insipide.

Comme le soutient la femme de l’enseignant (Lorraine Côté), elle aussi lectrice de Claude, ce n’est pas tant le texte qui serait problématique, mais ce qu’il sous-entend – l’arrogance du narrateur de 17 ans, oui, mais surtout le flou entre les instances discursives, entre vrai et vraisemblance, entre réel et fiction.

Des mots comme une bombe

Plus que les actions du narrateur-personnage, ce sont ses écrits qui auront une incidence sur les événements, d’abord parce que les exigences du lecteur amènent le jeune auteur à demeurer en contact avec ses modèles vivants. Au nom de la littérature, l’enseignant cautionne les comportements de son élève, devient voyeur avec lui – et le public, aussi captivé par le suspense, ne peut que les suivre.

Qui donc tire les ficelles? L’auteur? Son lecteur avide de pages? Ou les personnages, frustrés à en devenir menaçants? Les différents niveaux interagissent, se confondent, jusqu’à happer l’extradiégétique. C’est dire que cette pièce efficace, mise en scène par Marie-Josée Bastien et Christian Garon, ne se contente pas de briser le quatrième mur.

¹ https://fr.wikipedia.org/wiki/Fontaine_(Duchamp)

² https://nypost.com/2015/10/27/modern-art-exhibit-mistaken-for-trash-and-thrown-away/

Le garçon de la dernière rangée

À l’affiche du Périscope jusqu’au 4 mars 2023

Distribution : Hugues Frenette • Lorraine Côté • Vincent Paquette • Samuel Bouchard • 
Charles-Étienne Beaulne • Marie-Hélène Gendreau
Texte : Juan Mayorga • Traduction française : Dominique Poulange & Jorge Lavelli • Adaptation québécoise : Maryse Warda • Mise en scène : Marie-Josée Bastien & Christian Garon • Costumes : Sébastien Dionne • Assistance à la conception de costumes : Géraldine Rondeau • Scénographie et accessoires : Marie-Renée Bourget-Harvey • Assistance à la scénographie et aux accessoires : Jeanne Lapierre • Musique : Sarah-Anne Arsenault & Dillon Hatcher • Lumière : Denis Guerette • Direction de production : Laurie Salvail • Producteur : Théâtre Niveau Parking

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